Financer son projet d'énergie citoyenne

Pour beaucoup de porteurs de projets d’énergies citoyennes, le financement est le “nerf de la guerre”. Il s’agit d’un sujet au carrefour de considérations éthiques, juridiques et économiques.

Quels types de financement les sociétés citoyennes peuvent demander ?

Quelles sont les solutions les plus pertinentes et à quelles étapes ?

Financement citoyen, local et non-spéculatif

L’épargne locale pour créer de la richesse locale

Les projets citoyens d’énergies renouvelables sont financés localement. Les habitants et les collectivités investissent dans la coopérative près de chez eux et participent à la gouvernance des projets. Ce financement citoyen permet de mobiliser l’épargne locale et de faire des énergies renouvelables de véritables projets de territoire.

Ainsi, la richesse crée par le projet retombe localement : 

  • les loyers et retombées fiscales enrichissent le territoire, comme pour un projet classique
  • les recettes générées par le projet servent à financer d’autres projets locaux ou des actions de sensibilisation et de maîtrise de l’énergie
  • les dividendes sont redistribuées aux habitants et aux collectivités (et non pas à un grand groupe privé)

Différence entre financement citoyen et financement participatif

« Projet citoyen », « financement participatif » ou « crowdfunding »… Comment se repérer dans le foisonnement des termes?

Tous ces projets partent du constat suivant : il faut permettre aux “parties prenantes locales” de devenir actrices des projets d’énergie renouvelable afin d’en faciliter le déploiement et l’acceptation locale. 

Mais la grande différence est que le financement participatif reste une implication exclusivement financière : les citoyens remplacent la banque. Dans le cas du financement citoyen, le modèle implique que les citoyens qui ont investi dans le projet sont autour de la table pour prendre les décisions.

Les financements à mobiliser selon la phase du projet

EMERGENCE

On entend par "Phase émergence" les premiers temps du projet, lorsque le collectif citoyen se constitue et prospecte de premiers projets

Risque élevé

A ce stade, l'argent investi est le plus risqué puisque les projets ne sont que des pistes, qui peuvent éventuellement, ne rien donner.

Modes de financements à activer :

  • Subventions
  • Bénévolat
  • Apport financier des membres fondateurs

DEVELOPPEMENT

La phase de développement est la période (parfois longue) durant laquelle le collectif mène des études et des demandes administratives. Une phase qui demande du temps et du financement, alors que le projet est encore incertain.

Risque élevé

Des projets plus précis sont ciblés, mais ils peuvent toujours ne rien donner.

Collecte de l’épargne locale auprès d’habitants, collectivités, entreprises, associations, etc.)

Risque modéré

La société a un plan d'affaire plus robuste, mais toujours sujet à des aléas.

Tour de table financier (collecte de l’épargne locale + emprunt bancaire, jusqu’à 80%)

FINANCEMENT

Une fois que le projet est "dé-risqué", le chantier est prêt à démarrer.

Risque faible

A cette phase de collecte, le projet est dérisqué. Bien qu'on ne soit jamais à l'abri d'une surprise, placer son épargne représente un risque faible. Le ticket d'entrée, est souvent plus élevé.

Investissement (collecte de l’épargne locale + emprunt bancaire)

AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT POUR SON PROJET

La Région Occitanie et l’Ademe, un soutien de taille

Depuis 2014, la Région Occitanie et l’Ademe encouragent le développement de projets d’énergies renouvelables coopératives et citoyennes.

L’Ademe et la Région s’associent pour lancer des appels à projet pour accompagner l’émergence de nouvelles sociétés citoyennes de production d’énergies renouvelables. Grâce à ces dispositifs, les société citoyennes lauréates peuvent disposer d’une aide pouvant aller jusqu’à 35 000 € pour les études, de prime à la participation citoyenne et d’un accompagnement spécifique

Pour en savoir plus sur les appels à projets Région et Ademe, consultez la page dédiée.

Des solutions éthiques de financement pour compléter l'épargne locale

Énergie Partagée Investissement est l’outil d’investissement du mouvement Énergie Partagée. Il  collecte l’épargne des citoyens sur le territoire national pour ensuite soutenir des sociétés citoyennes locales en complétant la somme collectée localement.

  • En phase d’investissement
  • Toutes filières énergétiques
  • Investissements moyens de 50-500 k€

Enercit est un dispositif d’investissement en fonds propres dans les sociétés citoyennes de projets ENR. L’apport d’Enercit permet surtout d’amortir le risque. Progressivement, Enercit s’efface du projet en revendant ses parts à des acteurs locaux.

  • Pour des projets solaires et éoliens
  • Ticket moyen : 65 000 €
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L’offre conjointe d’Énergie Partagée Investissement et La Nef propose une avance de trésorerie pour financer la construction (apport en fonds propres par Énergie Partagée). Une fois le projet mis en service, cette avance est remplacée par un crédit de la Nef. 

  • En phase de construction
  • Pour de petits projets solaires en grappe
  • Ticket : Maximum 250 000€

Le recours à l'emprunt bancaire

Le projet peut être financé à 100% par les citoyens. Mais il est souvent complété par d’autres formes de financement, notamment l’emprunt bancaire. Les banques sont suceptibles de proposer des taux intéressants pour les projets d’énergies renouvelables, puisqu’il s’agit de modèles économiques sûr.

Vous êtes motivé·e mais ne savez pas par où commencer ?