La semaine dernière, le réseau ECLR était aux Rencontres #TEPOS2021 : nous nous y sommes retrouvés nombreux.ses à Millau pour s’inspirer, réfléchir et témoigner avec près de 600 acteurs publics et citoyens de la transition énergétique. Nos complices de toujours y étaient aussi, bien entendu : des coopératives citoyennes, les Enercoop locales, Énergie Partagée, les autres réseaux régionaux etc. (voir e beau portrait de famille ci-dessous).
Bravo au PNR des Grands Causses et au réseau du CLER pour l’organisation réussie de ces rencontres riches, stimulantes et fun !
De ces 3 jours, nous retenons 3 idées fortes
#1 Le besoin de mettre du sensible et de la convivialité dans la transition énergétique
Comment embarquer largement les citoyens dans la transition ? Pourquoi ce qui nous paraît évident à nous, élu.e.s, acteurs.trices et professionnel.le.s des énergies, peine à convaincre l’opinion publique de s’impliquer ? La réponse est peut-être dans la question : et si, au lieu de convaincre, il fallait persuader ? Et si, les arguments rationnels et logiques ne suffisaient pas ? C’est une des conclusions fortes des réflexions échangées lors de ces rencontres. L’atelier organisé par le CERDD sur la mise en récit en est évidemment le point d’orgue (voir photo ci-dessus). L’imaginaire que l’on nous propose les médias, les films, les séries, etc. est celui du rendement ou de la rigueur économique, de la compétition et du plaisir à court-terme. Pris sous cet angle, il est assez logique que nos projets peinent à trouver une place de choix dans l’opinion publique et il est assez compréhensible, par exemple, que le rapport du GIEC ne soit que peu suivi d’actions. Alors, la bataille serait culturelle : il faut que l’on soit en capacité de proposer un autre imaginaire et de ne plus parler de “projets”, de “sociétés” ou de “programmes d’actions” mais bien d’écrire nos récits de transition. Pour ce faire, le CERDD met à disposition un kit pratique pour accompagner vos démarches d’une mise en récit collective. De notre côté, à ECLR, nous proposons de plus en plus aux coopératives que l’on accompagne de prendre un temps pour “raconter leur histoire” en invoquant un imaginaire collectif local à remanier et à s’approprier.
Il faut que l’on soit en capacité de proposer un autre imaginaire et de ne plus parler de “projets”, de “sociétés” ou de “programmes d’actions” mais bien d’écrire nos récits de transition
#2 Le changement d’échelle des coopératives citoyennes d’énergie est un sujet qui intéresse !
ECLR animait deux demi-journées sur cette problématique. Plus de soixante-dix personnes se sont inscrites à ces ateliers pour découvrir et contribuer à la réflexion. Ils et elles ont eu la chance d’entendre les témoignages de Bertrand Delpeuch (Célawatt), Bertrand Rodriguez (CatEnR) et Nicolas Massé (Energies Citoyennes en Pays de Vilaine).
Des centaines de citoyens portent des projets collectifs de production d’énergies renouvelables en Occitanie (et en France), une belle dynamique soutenue par la Région Occitanie et l’Ademe depuis 2014. De plus en plus de coopératives et de plus en plus de (petits) projets voient le jour.
Mais à ce rythme, le réseau (porté à bout de bras par quelques bénévoles) risque de vivoter ces prochaines années. Alors, ne faut-il pas changer d’échelle ? Et, « changer d’échelle », est-ce que cela veut nécessairement dire développer de plus gros projets? Faut-il réfléchir à la mutualisation des salariés ? Trouver des modèles économiques différents ? Élargir le sujet pour ne plus seulement agir sur la production d’énergie ?
Les échanges aux Rencontres TEPOS nous ont donné des pistes pour poursuivre la réflexion et imaginer de nouveaux dispositifs qui appuient ce changement dont la nécessité a semblé faire consensus parmi les participant.e.s. Avec la Région et nos adhérents, ce sujet n’a pas fini de nous occuper.
Si ce thème fait écho à des problématiques de vos réseaux, n’hésitez pas à contacter Louise, c’est elle qui porte ce sujet au sein d’ECLR (louise.balmer@ec-lr.org).
ne faut-il pas changer d’échelle ? Et, « changer d’échelle », est-ce que cela veut nécessairement dire développer de plus gros projets? Faut-il réfléchir à la mutualisation des salariés ? Trouver des modèles économiques différents ?
#3 Chaque territoire avance avec ses moyens, mais les avancées dépendent surtout des femmes et des hommes en place dans les collectivités et sur les territoires.
Entre inspiration et frustration, une communauté de communes de l’Aude nous confiait la dualité du bilan qu’elle tire de ces Rencontres. Venus en nombre à Millau, les élus de la com-com ont participé aux ateliers, ont échangé avec les acteurs et actrices d’autres territoires et ont eu le cerveau qui a bouillonné pendant 3 jours. Une grande bouffée d’air frais venue des Grands Causses mais aussi de Loos-en-Gohelle ou encore de Bretagne. L’envie d’emboiter le pas à ces collectivités est grande !
Oui, mais voilà le revers de la médaille :
“les autres territoires ont tellement d’avance! et nous tellement de retard… Sur l’extinction de l’éclairage public, sur le soutien aux énergies citoyennes, sur la mobilité durable… Difficile de voir par où commencer tellement le chantier est grand”.
Cela peut être frustrant pour un territoire dans lequel les élus ont des envies fortes mais où les moyens financiers et humains semblent manquer.
Mais si les territoires qui témoignent ont des initiatives inspirantes à montrer aujourd’hui, c’est justement qu’eux-mêmes se sont inspirés d’autres initiatives, et surtout que des hommes et des femmes ont été les moteurs de ces changements, pour surmonter de nombreuses péripéties. La com-com audoise peut se rassurer; sa présence aux #TEPOS2021, son envie de se former et d’avancer sur plein de sujets et surtout les mille-et-une questions qu’elle se pose, c’est le début d’une aventure dont peut-être elle pourra témoigner aux Rencontres #TEPOS2022 😉