Le but aujourd'hui, c'est de s'adresser à quelqu'un qui voudrait se lancer dans de la grappe photovoltaïque, et de lui donner trois conseils ou points de vigilance. ICEA en est aujourd'hui à 10 toitures de 9kWc. Alors, vous qui avez vécu cette aventure-là, avez-vous des conseils à partager ?
J.P. Gardette : « J’en ai certainement plusieurs ! S’il faut les mettre dans l’ordre de priorité, je dirais que d’abord il faut faire attention aux délais. Si l’on a été éligible à un appel à projet et que l’on a des subventions il faut bien être vigilant sur le fait que les subventions n’arrivent pas tout de suite et sont étalées dans le temps, donc il faut prévoir une trésorerie qui pallie ces délais.
Autre chose : si l’on fait des grappes photovoltaïques par exemple, que l’on fasse 1kWc, 9kWc ou 36kWc c’est autant de travail, donc autant s’orienter vers des plus grandes installations même au départ. C’est le conseil que je donnerais.
Chez ICEA, on s’est orienté vers du 9 kW, mais avec le recul on se rend compte que finalement il vaut mieux s’orienter vers des plus grandes installations, parce que si vous êtes bénévole c’est beaucoup d’investissement, et ça ne varie pas d’un 9 à un 36. »
Justement, chez ICEA vous n’avez installé des panneaux que sur des bâtiment public, comment avez-vous fait pour obtenir les permis ?
J.P. Gardette : « Alors, si l’on fait du bâtiment public, il faut parvenir à convaincre les communes, et cela suppose de pouvoir montrer que le projet est viable, donc il faut essayer de rencontrer les maires, les adjoints aux maires et surtout les conseillers municipaux parce qu’in fine c’est quand même le conseil municipal qui vote l’accord et les conventions.
Et pour ça il faut préparer un argumentaire qui permette de montrer quel intérêt la commune a à aller dans un projet citoyen. Et si ça n’est pas forcément un intérêt financier, c’est tout ce qui va autour d’un projet citoyen. La meilleure chose à faire, c’est de rencontrer soi-même les élus, ne pas laisser d’intermédiaire expliquer le projet. »
« Que l’on fasse une toiture de 1kWc, 9kWc ou 36kWc, c’est autant de travail. »
D’autres conseils sur la façon de choisir ses bâtiments ?
J.P. Gardette : « Nous, on a installé que des toitures publiques, donc il y a bien sûr eu toutes les études qui vont avec. Il faut être très vigilant lorsqu’on fait des bâtiments en ‘superposition’ comme on dit maintenant, il faut faire attention dès la première visite à la qualité de la charpente, qui peut nuire au projet si jamais elle est de trop mauvaise qualité. »
« Mieux vaut rencontrer tout le conseil municipal plutôt que le maire ou un élu car In fine c’est quand même le conseil municipal qui vote l’accord et les conventions. »
Une dernière question pour finir, cela vous a-t-il pris plus de temps ou moins de temps que ce que vous pensiez ?
J.P. Gardette : « C’est vrai qu’en se lançant dans un projet comme ça, on n’imagine pas que ça va prendre autant de temps. Le collectif, c’est souvent fondé sur le bénévolat, et ça suppose des contraintes de temps.
Le plus possible il faut essayer d’être nombreux au départ. Il y a toute la gestion du collectif qu’il faut prendre en compte, on n’est pas que sur du technique. Et ça n’est pas si évident (rires) ! Mais il y a des formations qui permettent d’apprendre tout ça. »
« Le collectif, c’est souvent fondé sur le bénévolat, et ça suppose des contraintes de temps. Le plus possible, il faut essayer d’être nombreux dès le départ. »
Témoignage recueilli par ECLR en mai 2019.
Pour en savoir plus sur la Coopérative citoyenne ICEA, consultez son site internet : icea-enr.fr