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Un collectif citoyen qui propose un kit clé en main d’autoconsommation ? Oui oui ! Energie Citoyenne Pays Portes de Gascogne le fait !

Pays Portes de Gascogne se situe à l’Est du Gers. C’est ici que ECPPG, un collectif de citoyens propose un système d’autoconsommation clés en main et des conseils pour les particuliers ou collectivités à des prix défiants toute concurrence.

Francis Chabrol, membre actif de ECPPG, nous explique les dessous de ce projet innovant.

Aujourd’hui qu’est-ce que vous avez mis en place concrètement sur l’autoconsommation?

Nous avons créé un partenariat avec un installateur agréé du Gers dans le but de proposer une installation clés en main pour la pose de panneaux photovoltaïques sur les toitures de particuliers et de bâtiments publics pour l’autoconsommation. Le plus de ce projet ? Nous proposons cette installation à des prix défiants presque toute concurrence et avec un service d’accompagnement gratuit (pré-étude, adaptation de l’installation à la consommation électrique du ménage, revente du surplus d’électricité), pédagogique et de sensibilisation sur les questions de l’énergie et de la transition énergétique.

Par exemple, pour une installation de 3kWc, généralement adaptée à une maison pour un couple et 2 enfants, le devis de l’installation est à peu près de 6 000€. Et… C’est pas cher ! 

Aujourd’hui, 31 installations d’autoconsommation ont été mises en place sur le territoire Pays Portes de Gascogne soit une puissance installée de 120 kWc. Il y en 6 à venir. Et la demande n’est pas rare, on a 9 demandes qui sont en attentes ! 

Les installations vont de 3 kWc à 9 kWc maximum pour ne pas dépasser le seuil de puissance qui amènerait des taxes supplémentaires à payer par les particuliers ou collectivités.

En échange de ce service, nous demandons aux particuliers ou aux collectivités d’adhérer à notre association ECPPG dont le montant est de 10€ par an. Par exemple, pour une installation de 3kWc, on demande en plus du coût de l’installation, de prendre 5 parts (1 action = 50 euros) dans le projet collectif pour un montant total de 250 euros. Aujourd’hui, on compte 131 citoyens qui nous ont rejoint et un capital de 41000 euros.

Cette démarche permet de faire vivre notre association et notre projet citoyen dont le but est de sensibiliser et informer les citoyens avant tout, mais aussi de développer des projets d’installations de panneaux photovoltaïques sur les toitures du territoire. Ainsi, de lier citoyens et installateurs. Nous visons à installer 15 sites de panneaux photovoltaïques pour une puissance électrique totale de 500 kWc.

 

Et vous, quel est votre rôle dans tout ça ?

On accompagne les particuliers et les collectivités du début à la fin ! Ils n’ont pratiquement plus rien à faire finalement, à part être d’accord avec cette installation d’autoconsommation.

Pour commencer, nous faisons une visite chez le particulier afin de réaliser une pré-étude de faisabilité sur la toiture pour savoir si le projet est réalisable ou non. Bien sûr, nous adaptons le projet en fonction de la consommation du foyer. Ensuite, on établit un devis auprès de notre installateur et, si ce devis est accepté, alors on se charge de toutes les parties administratives. C’est à dire qu’on réunit tous les papiers pour faire la Demande Préalable (DP) pour obtenir l’autorisation d’urbanisme par le biais de l’installateur, puis on s’occupe de la demande de raccordement au réseau auprès Enedis et du rachat du surplus d’électricité qui est rachetée à 10 ct/€ par EDF. 

Bien sûr, on oblige personne à installer son système d’autoconsommation avec notre installateur du Gers mais on a pu remarquer que 95% des gens prennent cet installateur car ils ne trouvent pas moins cher ailleurs.

Cet accompagnement complet est possible car dans notre collectif, un noyau de 6 personnes se sont formés sur les questions techniques, études (d’opportunité, de faisabilité), administratives, etc. Et nous avons aussi de nombreux profils variés : ingénieurs, techniciens, enseignants sur les énergies renouvelables, artisans, experts comptables, spécialistes de la communication, etc. Aujourd’hui, nous sommes un collectif de 12 personnes et notre volonté c’est d’essaimer d’autres collectifs.

Est-ce que vous avez dû développer un outil spécial pour gérer ce projet, comme un tableur de calcul, flyers ou autre ?

L’engagement des communes dans le PCAET nécessite un suivi des actions réalisées sur le territoire. Dans ce sens, nous sommes obligés de donner des résultats et donc de réaliser un suivi de nos actions. Pour ça, nous avons créé un tableau de suivi des installations avec le nombre de citoyens engagés, les échéances, les sommes engagées, les délais d’installation, la production d’électricité, la localisation, etc.

Une page nous est accordée sur le site internet de Pays Porte de Gascogne. Dessus, on peut trouver un flyer explicatif qui est disponible ici

Comment vous avez négocié le partenariat avec l’installateur ?

Un des membres du collectif était professeur dans un lycée professionnel et il s’occupait également de l’agrément des entreprises, ça lui a donc permis de monter un réseau et par la suite de créer un partenariat avec l’installateur en question. On est en train de négocier pour avoir davantage de partenariats avec d’autres installateurs du Gers, le but est de faire marcher le local !

Il est important de savoir que l’installateur ne fait pas de cadeau, nous lui assurons un nombre d’installations et par conséquent le prix chute

C’est finalement du gagnant-gagnant !

Pourquoi faire ça ? 

Aujourd’hui les gens sont de plus en plus sensibles aux questions de l’énergie et ils ont une approche différente, depuis la libéralisation du marché de l’électricité, vis à vis de leur électricité et de leur consommation. En plus, le coût de l’électricité augmente, donc ça fait peur. 

C’est pourquoi le système d’autoconsommation devient une solution intéressante ! Mais le problème c’est que souvent les lourdes démarches administratives freinent les gens et le coût de l’installation proposée par certains installateurs est souvent très cher. Une fois une personne est venue me voir en me montrant un devis de 35 000 € pour une installation de 3kWc !

L’objectif est donc de faciliter la réalisation de toutes ces démarches administratives et aussi de proposer un prix abordable pour la réalisation de ces installations. 

Aussi, notre gros objectif est de sensibiliser les gens et les collectivités à la transition énergétique, de faire travailler des entreprises locales et de générer des revenus qui profitent à l’économie territoriale afin de contribuer à l’autosuffisance énergétique du territoire.

Le but pour nous n’est pas la quantité, on ne force pas les gens à installer des panneaux photovoltaïques sur leurs toits, on cherche à les sensibiliser, on ne spécule pas !

Est-ce que vous conseilleriez aux autres collectifs de le faire et si oui quels sont vos conseils et mises en garde ?

Bien sûr que je le conseille, puisque en plus de tous les avantages dit au-dessus, c’est aussi un bon moyen de capter des citoyens pour monter un projet collectif, car c’est généralement difficile de trouver des gens pour participer à un tel projet. 

Il peut arriver que certaines personnes doutent quant au prix bas proposé par l’association et s’interrogent sur le bon fonctionnement, c’est pourquoi la démarche pédagogique derrière est très importante. On est à fond sur la communication et la sensibilisation, on participe à des manifestations, des marchés, des foires, on insiste auprès des collectivités, on organise des réunions publiques dans lesquels on aborde des thèmes comme la sobriété énergétique ou la précarité énergétique.

C’est vrai qu’au début nous avons rencontré quelques difficultés comme la compréhension des textes, du juridique, du financement et des démarches administratives mais l’aide des réseaux ECLR et Energie Partagée nous a permis de nous former sur ces sujets. Il est très riche de se mettre en réseau car les échanges et les formations nous ont bien aidés !

De plus, notre périmètre d’action est fixé sur 160 communes, et le Pays Portes de Gascogne c’est vaste ! Donc on rencontre un problème de déplacement pour pouvoir se retrouver entre les membres du collectif et échanger. On est donc en train de penser à créer des groupes de travail.

Merci Francis pour toutes ces infos et conseils !

Pour en savoir plus sur leur projet cliquez ICI

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sur la transition énergétique citoyenne en Occitanie